Faire du français dehors

Idéales pour se lancer tant elles sont faciles à mettre en place dehors, les séances de ce moment consacré à la lecture permettent de faire un premier pas dans la classe dehors. Elles peuvent avoir lieu dans la cour de récréation, un square ou un jardin proches de l’école où chaque élève choisit un endroit (contre ou dans un arbre, sur un tapis de jeux, un banc…) et s’installe confortablement. Chacun.e apporte son livre ou le choisit dans un lot fourni par l’enseignant.e. Une fois élèves et enseignants à l’aise dehors, le travail de lecture peut être approfondi et amplifié. Illustration

Lecture à voix haute en déambulation dans la cour, le parc, le jardin, la rue ou une place du quartier. Les élèves ont tous le même texte ou sont en groupes avec un texte différent. Le premier élève est le chef d’orchestre : il commence à lire et à marcher, les autres le suivent en file indienne, lisant à voix haute et à l’unisson. Lorsque le chef d’orchestre a terminé la liste de mots, le texte ou le paragraphe qu’il doit lire, il se place à la fin de la colonne. L’enfant suivant devient le chef d’orchestre.

La fabrique des communs pédagogiques (FabPéda) propose cinq séances clef en main pour lire dehors. D’une durée d’une à trois heures, ces séances sont organisées en trois chapitres et s’adressent aux élèves du premier et du second degré.

Collecte de mots dans lesquels on entend un son donné. Le son à rechercher figure sur une carte tirée au hasard par un.e élève. Le travail peut être individuel, en binôme ou en équipe. Trouver un ou des objets différents dont le nom comporte le son recherché. L’objet sera si possible un élément inanimé (moins dangereux pour les p’tites bêtes !) mais on peut dessiner les objets intransportables ou les animaux.

Prolongement et variante:

Associer l’objet trouvé à l’écriture de son nom qui peut figurer sur une carte ou dans un texte, être écrit ou recopié.

Réaliser cette activité selon le principe du jeu des déménageurs. Chaque équipe doit collecter un maximum d’objets dans un temps donné et les rapporter un à un. Une seule fois le même objet, l’idée n’est pas de faire un tas de cailloux ! Quoique…

A propos de caillou, ce mot, dont déjà le pluriel présente une jolie exception grammaticale, offre un large champ lexical et figure dans de nombreuses expressions. On le trouve dans des ouvrages pour la jeunesse, des poésies, des chansons, des contes et même une pièce de théâtre ! Ce n’est pas pour rien qu’un article et des fiches pédagogiques lui sont consacrés ici !

La production d’écrits, réalisable dans toutes les disciplines, ouvre à une infinités de perspectives. Quelques pistes de travail sur le lexique, la poésie, les sciences, les mathématiques…

Individuellement, en binôme ou en groupe, les élèves écrivent des énigmes à résoudre par les autres. Les énigmes peuvent être thématiques, dans une discipline donnée (sciences, mathématiques…), en lien avec un sujet déjà étudié et présent, si possible, sur le lieu de l’activité : arbres, fleurs et autres végétaux, insectes, caractéristiques du lieu où l’on se trouve… Quelques exemples :

  • De combien de planches sont constitués les bancs ?
  • Combien de bouleaux y a-t-il dans le jardin ?
  • Combien de pattes a un insecte ?
  • Je me déplace sur mon ventre et je porte ma maison sur mon dos. Qui suis-je ?
  • Qu’est-ce qu’un coléoptère ?
  • L’araignée est-elle un insecte ?
  • Mon 1er est un mot qui indique la négation, mon 2ème est un rongeur, mon 3ème tombe du ciel et mon tout est un abri portatif.

Dans un 2ème temps on passe à la résolution des énigmes.

La classe dehors est propice à l’écriture de haïkus, ces courts poèmes d’inspiration japonaise en lien avec la nature, les saisons, les 5 sens et les émotions. Leur structure de 3 vers respectivement de 5, 7, et 5 pieds comprenant l’irruption de quelque chose d’inattendu facilite leur écriture.

Déroulement possible :

Des haïkus ont déjà été lus aux élèves qui en ont repéré les caractéristiques. Si ce n’est pas le cas, la séance commence par cette découverte. La classe est assise en cercle, pendant quelques minutes les élèves sont concentrés sur leurs sensations et leurs observations. L’enseignant.e recueille leurs impressions spontanées et note le vocabulaire utilisé. Pour commencer, la création du haïku est collective. Puis les élèves écrivent un haïku par petits groupes (sur l’ardoise, le cahier d’essai, le cahier de classe dehors), employant ou pas le vocabulaire noté, ou le dictent à l’adulte, jusqu’à ce qu’ils soient en capacité d’en produire individuellement. La séance se termine par la lecture (non obligatoire) des haïkus.

Progression :

Les élèves de maternelle pourront créer seulement un poème en trois parties qui évoque quelque chose de la nature et traduit une émotion.

Avec les plus grands, outre le respect de la structure, le lien avec la nature et les émotions, on peut insister sur l’irruption de quelque chose d’inattendu, de bizarre.

L’écriture d’un problème mathématique implique précision et clarté. Les informations visibles sur la photo n’ont pas besoin d’être écrites. On est dans la lecture d’image.

Démarche possible :

Pour faire entrer les élèves dans l’activité, l’enseignant.e utilisera des photos existantes et posera des questions pour inciter les enfants à inventer des problèmes, ce qu’ils feront ensuite à partir des photos qu’ils auront prises.

Lors d’une balade botanique ou mathématique dans un parc, un square, les rues du quartier ou au marché, les enfants prennent des photos d’éléments mathématiques (ou de fleurs dans le cas d’une balade botanique). De retour en classe, des photos sont imprimées et utilisées sous forme de collage ou de jeu de cartes pour élaborer des situations problèmes qu’il leur faudra rédiger.

Classement suivant leur nature suivant leur nature des mots en rapport avec le milieu, collectés lors d’autres activités. Ce travail permet de réutiliser les abécédaires.

(1) Jeu de poursuite, un joueur est désigné comme la « tag » et doit alors courir après les autres joueurs jusqu’à ce qu’il réussisse à en toucher un, qui devient alors la « tag ». Cette règle de base connaît un nombre incalculable de variantes.

Pour travailler l’accord de l’adjectif, adapter le jeu de la tag ci-dessus.

Un jeu du type « déménageurs » pour travailler la pronominalisation :

  • 4 zones distinctes correspondant aux pronoms personnels il, elle, ils, elles. Plus les zones seront espacées, plus l’activité sera dynamique.
  • Cartes-groupes nominaux (provenant d’activités précédemment réalisées, de textes lus en classes, de documents connus…)
  • Une feuille par élève ou par binôme, divisée en 4 parties correspondant aux pronoms

Les élèves tirent une carte GN, vont la déposer le plus rapidement possible dans la zone du pronom correspondant, inscrivent le GN sur leur feuille dans la case du pronom et vont chercher une autre carte.

L’activité s’arrête lorsque toutes les cartes-GN ont été placées. La validation se fait collectivement. On peut faire un comptage des points par carte GN bien placée.

Quelques articles de ce site sur les autres disciplines :

Auprès de mon arbre / suite

Un article intitulé Auprès de mon arbre*, paru il y a plus d’un an, évoquait déjà l’inépuisable source d’activités que représente l’arbre pour des apprentissages multiples et variés. Illustration par les classes de GS et CP fréquentant le jardin partagé du Ver Têtu dans le 19ème arrondissement de Paris qui lui ont consacré de belles séances.

Les arbres ont été observés, touchés, dessinés, reconstitués. Les élèves ont pris les empreintes de leur écorce et de leurs feuilles, ont appris à reconnaitre et nommer leurs différentes parties.

Témoignage en photos, sans idée de chronologie ou de progression, les classes n’ayant pas forcément travaillé de la même manière ni dans la même temporalité.

Pierre-Luc Poujol, Arborescences, n°630

* Voir plus bas les autres articles dont l’arbre fait l’objet sur ce site.

Empreintes de feuilles
Empreintes d’écorce
Peindre avec la boue.
Reconstituer un arbre avec des éléments naturels
Dénombrer
Observer, reconnaître, nommer.
Les dessins témoignent des observations et des apprentissages en cours… et du style de chacun.e !

Un support didactique créé ou acquis (voir les ressources des CPN) par les enseignantes étayent parfois les différents temps d’une séance : contrat, fiche réutilisable ou non, feuille de route d’un jeu de piste, aide à l’observation et à l’identification… Les supports sont nombreux et variés.

Jeu du Kikimank Feuilles (FCPN)

Enseigner dehors c’est aussi alterner dehors et dedans. Reprendre ce qu’a apporté la classe dehors pour consolider et développer les apprentissages. Au retour de la classe dehors, les élèves travaillent dans le domaine de l’écrit, sur les couleurs, entre autres…

Un travail écrit est systématiquement réalisé de retour en « classe dedans ».
Tri de feuilles et travail sur les couleurs d’automne.

Voir aussi les ressources sur l’arbre et les feuilles de la FCPN dont une fiche d’activité (n° 012, gratuite pour les adhérents) « 1000 feuilles d’automne » où l’on apprend comment conserver les belles couleurs des feuilles d’automne.

L’arbre support lexical : Pour les 100 jours d’école, les enseignantes ont organisé une course au trésor. Il fallait retrouver 100 images. De retour en classe, les élèves ont inscrit sur chacune le nom de ce qu’elle représente et l’ont fixée sur un arbre dessiné sur une affiche.

Voir les articles qui traitent de l’alternance dehors-dedans : Inviter le dehors dedans, Apprendre dehors et dedans, Enseigner dedans et dehors : sorties thématiques dans le quartier.

L’arbre peut être le fil conducteur d’un travail sur toute l’année scolaire dans de nombreux domaines d’apprentissage. Quelques exemples :

Étudier l’œuvre de l’artiste Pierre-Luc Poujol qui explore le motif de l’arbre de façon aussi talentueuse qu’engagée, utilisant des techniques variées. Les séries Empreintes et Arborescences, entre autres, sont très inspirantes pour travailler avec les élèves.

Illustration, Empreintes n°611,612,613, Exposition Arborescences, Musée Paul Valéry, Sète.

Observer, dessiner, photographier (du même endroit) « son » arbre à chaque saison pour constater les modifications causé par leur changement… Et en faire un montage, une roue des saisons, seul.e ou à plusieurs…

Du bourgeon à la feuille morte, retrouver les arbres en poésie, travailler en sciences…

Gloire à la branche maîtresse
honneur au rameau
et merci pour la feuille
de la feuille qui tombe
à la feuille qui vient.
Marcelle Delpastre

Pourquoi les feuilles tombent-elles ? – C’est pas sorcier.

Pour les plus grands : 2 belles séquences intitulées Dans la forêt Arbre de vie, arbre-axe du monde niveau CM1-CM2 et 2de, sur le site Enseignant.e.s pour la planète .

Le travail sur l’arbre ne serait pas complet s’il n’évoquait pas, à un moment, la place qu’il occupe dans un écosystème, que ce soit la forêt ou la haie par exemple. Exemples difficiles à trouver en ville, d’où un passage à la pratique qui peut consister à Sortir avec les élèves dans et hors Paris pour étudier le milieu forestier ou à Planter une haie dans la cour de récréation.

Enseigner dedans et dehors : Street art végétal ou land art urbain

L’article Street Art qui présentait cette forme artistique sous l’angle de son rapport à la nature via des parcours thématiques et la présentation de quelques œuvres. Dans la même perspective, voici une approche (très subjective !) du green street art ou street art végétal, art urbain écologique qui combine l’art de la rue et la nature pour créer un art nouveau et vivant et ouvre des pistes aussi pédagogiques que créatives. Quelques-unes sont présentées sur une fiche qui propose des axes de travail pour réaliser des œuvres de land art urbain avec les élèves.

La tendance du green street art, ou éco-street art est issu de la « Guerrila gardening » : mouvement né aux États-Unis destiné à rendre sa place à la verdure dans les grandes villes. Certains artistes, sensibles à cette problématique, se mirent en quête de solutions alternatives permettant de garder un rendu similaire mais en utilisant des matériaux de base différents. Leur but est de réveiller les consciences écologiques. Voir à ce sujet l’article Art et climat sur ce site.

Art urbain + éléments naturels = green street art. A partir de cette recette simple et selon les assaisonnements des artistes qui utilisent les végétaux comme éléments de leurs créations, les résultats sont aussi divers que surprenants ! Cette vidéo trouvée sur le site d’Aura, montre un bel échantillon d’œuvres qui mêlent street art et végétaux.

Les techniques et les matériaux utilisés foisonnent. Des végétaux peuvent être plantés (Mosskota/Edina Tokodi), taillés ou sculptés (Stefaan De Croock alias Strook) ou revêtus de tricots bariolés (PolyCotN) pour les besoins de l’œuvre. D’autres créations sont des graffitis biodégradables souvent réalisés à base de mousse (Anna Garforth). Mais ils n’y a pas que les végétaux, des figurines peuvent être mises en scène (Isaac Cordal) ou les personnages dessinés à la craie (Davis Zinn). D’autres artistes créent des installations de toutes pièces ou réalisent leur œuvre à partir de déchets (Bordalo II), on est alors dans une mouvance nommée Trash Art.

Le green street art ouvre également à la vidéo, ainsi ce petit bijou d’animation d’Hervé Bressaud raconte les rencontres d’un explorateur qui atterrit en parachute dans une zone très minéralisée. En la sillonnant, son intérêt se porte sur des spécimens qui ont su s’adapter à ce milieu à priori hostile : les plantes sauvages des bords de trottoirs…

Nom d’une plante ! Hervé Bressaud

Le livre de Marc Pouyet : Street art végétal (ed. Plume de carotte, 2018), ayant inspiré cet article, il est logique de lui faire à nouveau une large place, je ne m’en lasse pas ! Ses créations s’invitent sur les murs et le mobilier urbain, les trottoirs, les bancs, les fontaines, les portes. Il nous permet de nous reconnecter avec la nature au fil des saisons et est aussi, comme l’indique son sous-titre, un carnet de poésie naturelle en milieu urbain. Quelques pistes printanières, parmi beaucoup d’autres, à exploiter avec les élèves.

Pour mettre les élèves en situation, on peut, comme proposé par Tous Land Art (sur le site de Vigie Nature) commencer en donnant des consignes très ouvertes, par exemple : « Ramassez dix feuilles et arrangez-les sur l’herbe comme vous voulez » ou « Composez avec sept brindilles et trois cailloux sur le chemin. »
D’autres démarches sont possibles pour penser l’alternance des séances dehors (dans la rue, le square, le parc…) et dedans (dans la classe). La fiche ci-dessous en trace quelques grandes lignes.

Pour clore cet article un clin d’œil à la poésie joyeuse de “Dubanci”, artiste tchèque qui crée et met en scène de petits personnages construits à partir de glands. Ils portent le même nom que lui qui vient du tchèque Dub et signifie “chêne”. Si la forêt est pour l’artiste source d’inspiration, on trouve quelques chênes en milieu urbain. Voilà donc de quoi déchêner sa créativité pour reprendre le jeu de mot que lui consacre un article de Profs en transition.

Pour en savoir plus sur cet artiste, visiter son site et son compte instagram.

Petits et gros cailloux

Parmi les matériaux faciles à trouver qui peuvent servir de support à des séances de classe dehors, et après les bâtons auxquels un article a déjà été consacré, voici maintenant les cailloux. Le Larousse nous le précise, les cailloux sont des pierres quelconques de petite dimension, le plus souvent assez dures, qui ont pu être façonnées par les glaciers (caillou poli, strié), le vent (caillou à facettes), les eaux (caillou roulé).

De taille, de forme, de texture et de couleur infiniment variées, ils se prêtent à une foule d’activités correspondant à différents domaines d’apprentissage et à de nombreux jeux.

Cailloux en mots

Selon la légende, Démosthène, grand orateur de l’Antiquité, aurait corrigé ses problèmes d’élocution en s’entraînant à parler avec des cailloux dans la bouche… Ce n’est assurément pas quelque chose à conseiller aux enfants mais le caillou peut, de toute autre façon, être support d’apprentissage dans le domaine de la langue ! De son étymologie à son champ lexical en passant par son exception grammaticale et les expressions dans lesquelles il figure, il y a de quoi faire!

Les cailloux sont partout ! On en trouve dans des poésies, des chansons, des contes et même une pièce de théâtre!

Scrupule et calcul sont deux mots de sens éloignés qui, parfois, s’opposent. On dira ainsi que, pour arriver à ses fins, tel ou tel se livre à de froids calculs et agit sans scrupules. Et pourtant, les noms latins dont ils sont tirés étaient synonymes et ont à voir avec les cailloux.

Du latin scrupulus qui signifie « petite pierre pointue » et au sens figuré « sentiment d’inquiétude, embarras, souci ». Les légionnaires romains portaient des sandales. Lorsqu’une petite pierre entrait entre le cuir et la peau elle gênait la progression du soldat. D’où, aujourd’hui, ce sens du scrupule qui taraude l’esprit l’empêchant d’avancer. (source)

Comme le mot scrupule, le mot calcul a deux sens mais il les a conservés tous deux. En réalité, il existe deux noms calcul. Le plus en usage est le radical du verbe calculer, lui-même emprunté du latin calculare, « calculer, faire des opérations, supputer ». Quant à calculare, il est dérivé de calculus, qui désigne une petite pierre, un petit caillou. Ces petits cailloux avaient de nombreux usages et, particulièrement, celui de servir à compter.

Mais on les employait aussi pour voter. Ils étaient alors blancs ou noirs . Mettre un caillou noir dans l’urne signifiait que l’on condamnait l’accusé, mettre un caillou blanc qu’on l’acquittait (on pense au conte « Les deux cailloux » ci-dessus).

On plaçait aussi des cailloux blancs sur les calendriers pour marquer les jours qui avaient été heureux. Notre langue a conservé la mémoire de cet usage avec l’expression « jour à marquer d’une pierre blanche ». Il existe aussi, en français, un autre nom calcul. Celui-ci nous vient directement du latin calculus et désigne une concrétion minérale qui se forme dans un viscère creux ou, plus simplement, un petit caillou qui se forme dans les reins, la vésicule, la bile, etc. Ce mal, appelé scientifiquement lithiase, tiré du grec lithos, « pierre », était autrefois nommé maladie de la pierre. (source)

  • Trois cailloux – Olivier Tallec – Au sommet de la montagne, vivent trois cailloux. Chaque matin, ils admirent les cimes des montagnes, comptent les moutons dans la vallée et regardent les plantes aromatiques pousser. Ici, ils vivent une belle vie de cailloux. Mais, un jour, un éclair a fracassé la montagne et c’est ainsi qu’ils ont été chassés. De rebonds en ricochets, ils ont cherché de nouveaux endroits où vivre une belle vie de cailloux.
  • Cailloux – Nadine Redlich – Un caillou sympathique et doué de conscience, nous fait part de sa sagesse ancestrale… Le dessin, minimaliste et répétitif, s’efface presque devant ses pensées millénaires. Le temps s’écoule et les bons mots sont distillés au fil des pages, à un rythme savamment dosé. On regarde le temps passer. Et chaque apparition des éléments extérieurs, vent, pluie, escargot, un randonneur, est un véritable évènement venant perturber cette apparente quiétude, ainsi que les certitudes de ce docte caillou.
  • La vie des cailloux – Camille Guillon et Jean-Marc Fiess – Il y a de cela très longtemps, les cailloux étaient un peuple de navigateurs téméraires.Venus d’un pays lointain, de l’autre côté de l’horizon, ils voulurent s’emparer d’une terre sur laquelle régnait un puissant sorcier…
  • Les petits cailloux – Cathy Ribeiro – Mort, moi, je savais ce que ça voulait dire. Enfin, mort comme on dit à l’école ou dans les jeux vidéo. « Pan, t’es mort ! » et après, tout redevient comme avant. Mais mort comme Pépé, ça, non, je ne savais pas. Pépé, il m’emmenait souvent avec lui. Il m’expliquait les choses. On rigolait ensemble. Heureusement qu’il a eu l’idée de semer des petits cailloux blancs. Ses cailloux, c’étaient ses mots à lui, ses grimaces, son odeur de jardin, ses bisous qui piquaient…
  • Un caillou dans la poche – Marie Chartres, Jean-Luc Englebert (Illustrateur) – Un caillou. L’île où vit Tino n’est pas beaucoup plus grande qu’un caillou. La plupart de ses 216 habitants sont vieux et jamais rien ne s’y passe. Tino rêve qu’un jour quelque chose vienne de la mer, comme une baleine ou un chercheur d’or. Ou bien qu’il découvre un caribou au milieu des fougères. Mais le bateau n’amène qu’une classe venue visiter l’île. Tino ne sait pas encore qu’il va faire la rencontre la plus extraordinaire de sa vie.
  • Les mots cailloux – Willerval -Il y a des mots qui font mal, très mal même parfois. Ce sont les mots-cailloux. Et les enfants savent en lancer, des mots-cailloux ! Des mots-cailloux qui blessent les autres mais aussi le monde. Comment guérir ces blessures que l’on ne voit pas ? Une réponse dans ce livre…

Science des pierres et des cailloux

Les pierres sont fascinantes et une fiche très complète sur le site des CPN nous propose de découvrir ce qu’elles ont à nous raconter…

Qui dit caillou, dit pierre, dit roche, dit géologie ou plutôt minéralogie. Cette science étudie le règne des minéraux qui forment les roches. Une initiation à cette science est possible à partir des trouvailles des enfants mais pas seulement. Même s’iels ne trouvent pas forcément beaucoup de pierres précieuses, les collectes font de si belles collections ! Pour guider la connaissance des minéraux, l’ouvrage Labo géologie pour les kids de Romaine Garret fait découvrir les mystères de la Terre et propose des expériences qui permettent de comprendre l’histoire et le fonctionnement de notre Terre. D’autres livres peuvent aussi figurer dans la bibliothèque des géologues en herbe :

EPS : le lancer de cailloux

Le lancer est souvent le 1er geste suscité par le caillou. Lancer précis sur une cible tracée au sol ou fixée en hauteur, lancer le plus loin possible… Règles de sécurité à mettre en œuvre, identification de la zone la cible et de la zone de lancer, exploration des différents types de lancers, lancer dans la zone annoncée… On est bien dans le domaine de l’EPS et on pourrait décliner sur les 3 cycles les objectifs de cette APSA :

  • Cycle 1 : différencier  jeter  et  lancer. Lancer dans un but : loin ou précis.
  • Cycle 2 ; lancer précis et lancer loin.
  • Cycle 3 : lancer loin avec élan, affiner sa motricité pour lancer de plus en plus loin et/ou précis.

Il s’agira de découvrir, de maîtriser, d’adapter le geste du lancer à chaque situation proposée :

    • par-dessous type « pétanque »
    • par-dessus type « bras roulé »
    • lancer haut pour aller loin
    • lancer vite pour aller loin
    • différencier les formes de lancer : de face à bras cassé, caillou tenu à une main et projeté à un signal donné, vers le haut et l’avant.

A savoir : Un très original championnat du monde de lancer de cailloux se déroule chaque année à Dieppe.

Associer le lancer précis et le saut pour aller de la terre jusqu’au ciel c’est ce que propose le jeu-phare des cours de récréation.

La marelle (de merel, mereau, XIIe siècle, « palet, jeton, caillou »), ou palet, est un jeu enfantin pratiqué sur un schéma tracé au sol, le plus souvent dans la cour de récréation des écoles primaires. Il en existe diverses variantes, la plupart mineures et différant principalement par la forme du tracé ou la longueur du parcours complet. Ce jeu participe au développement de l’enfant en lui apprenant à garder l’équilibre, à améliorer son adresse et aussi à compter. Wikipédia

Rosemary Stanley et Dom La Nena : La Marelle (Amarelinha) sur l’album Birds On A Wire.

Jeux de cailloux

Dans ses astuces du dehors, Hervé Brugnot nous propose Le jeu des 3 cailloux.

On cache les cailloux dans nos mains. Chacun son tour, on essaye de deviner le nombre de cailloux dans la main de l’autre joueur. On peut mettre 0, 1, 2 ou 3 cailloux dans sa main. Quand on trouve le nombre exact, on retire soi-même un petit caillou. But du jeu : être le premier à ne plus avoir de cailloux.

Des jeux d’autres pays du monde, où les supports peuvent être remplacés par des trous ou des traçages au sol et où on peut utiliser des cailloux comme pions. Pour certains jeux il faudra des cailloux de différentes teintes, des bâtonnets, etc. Et pour d’autres, une certaine habileté dans le traçage sera de mise !

Pour ce jeu qui propose des situations d’adresse de plus en plus complexes, on peut remplacer les osselets par de petits cailloux. Il en faudra 5 de même taille et approximativement de même forme, dont l’un est de couleur différente, c’est la mère. Le but est de relever plusieurs défis en lançant et en ramassant un ou plusieurs cailloux. Voir ici la règle détaillée et les figures.

Créer, fabriquer, décorer

Quelques exemples de réalisations en cailloux tirées du livre de Marc Pouyet : Street art végétal (ed. Plume de carotte, 2018). On retrouve dans ces créations les procédés de compositions détaillés dans la fiche pédagogique de l’article Enseigner dedans et dehors : Street art végétal ou land art urbain.

L’équilibre de pierres (en anglais rock balancing , stone balancing ou stone stacking) est l’art d’empiler ou de juxtaposer des pierres sans colle ni adhésif. La stabilité de l’ensemble n’étant due qu’à la réaction mécanique des pierres les unes sur les autres, l’équilibre de pierres constitue un défi à la gravité. (source)

Illustration

Voici un reportage vidéo sur le travail d’un « charmeur de pierres » et deux jeux de patience, à nouveau dans les astuces du dehors d’Hervé Brugnot, l’équilibre minéral et l’arche de pierre.

Les galets sont particulièrement source d’inspiration, qu’il s’agisse de land art, de décoration ou de la fabrication d’objets.

Ainsi l’artiste Jon Foreman créée d’époustouflants motifs sur des plages (voir les photos de ses œuvres sur son compte instagram). Dans un autre ordre d’idée, un article joliment illustré qui donne des pistes exploitables avec les enfants.

Le maraca et le kashaka sont des instruments de percussion.Le maraca est formé d’une calebasse munie d’un manche, renfermant des grains ou des petits cailloux, qui tient une place importante dans les rites religieux des Indiens sud-américains.

Sources 1 et 2

Le kashaka est composé de deux petites sphères creuses remplies de haricots ou de petits cailloux. Il s’agit de deux petites maracas liées par une cordelette. On tient une des deux sphères dans sa main tandis que l’autre est rapidement balancée autour de la main. Cela génère un « clac » au moment du choc contre la main. L’instrument est originaire d’Afrique de l’Ouest.

Des idées pour fabriquer des maracas : une fiche sur le site Museo Galileo et un tuto sur le site d’Hugo l’escargot.

Dernière mise à jour 28-06-24

Un square dédié à la classe dehors

Le square des Deux Nèthes, dans le 18ème arrondissement de Paris, est à ma connaissance le seul en France dont une partie est dédiée par une municipalité à l’accueil de classes dehors. Joli fruit d’un partenariat entre la ville et l’académie de Paris ! 

Situé au fond d’une impasse, éloigné de la circulation, ce petit havre est composé de différents espaces : jardin partagé, aires de jeux, petite butte, pelouses… Les enfants n’ont pas fini d’explorer leur nouveau domaine !

Alexandre Ribeaud, chargé de mission Classe dehors auprès du rectorat de Paris, a procédé aux premiers aménagements. Par exemple des barrières devenues inutiles ont été retirées, un espace de regroupement a été installé, un coin peinture mis en place, du matériel « brut » mis à la disposition des élèves dans un espace d’activités libres, façon mini terrain d’aventures… Il y accueille les classes intéressées. A ce jour il a reçu 80 demandes dont les 2/3 proviennent de classes d’écoles élémentaires. Signe que, contrairement aux idées reçues, il n’y a pas que les enseignant.e.s de maternelle qui sont intéressé.e.s par la classe dehors !

Depuis le 15 janvier une classe de MS-GS d’une école maternelle du quartier s’y rend 3 demi-journées par semaine, lundi, mardi et jeudi. Durant la première séance les enfants ont exploré et pris possession des lieux. Lors de la seconde, les apprentissages ont été plus ciblés par l’enseignante attentive à profiter de toutes les découvertes des enfants pour construire de nouveaux savoirs. Quant à la 3ème et dernière séance (pour cette fois…), on peut dire que petits et grands ont eu de la chance : après deux belles journées ensoleillées, la neige a pris possession du square ! On imagine aisément la joie des enfants !

Plus d’informations sur cet « espace d’initiation et de formation à l’apprentissage en extérieur » sur le site de la ville de Paris: Apprendre et enseigner dehors. Les enseignant.e.s intéressé.e.s par cette expérience peuvent s’adresser à Alexandre Ribeaud : alexandre.ribeaud@ac-paris.fr.

Ressources d’hiver

En ville et en lien avec le dérèglement climatique, la magie de l’hiver a tendance à disparaître avec la neige devenue rare. Cela facilite peut-être les sorties même s’il faut toujours mieux être bien équipé… Quoiqu’il en soit de nombreuses activités sont possibles en cette belle saison. En voici quelques-unes parmi celles que propose le site Salamandre école. Et si l’hiver est aussi synonyme d’un ralentissement, d’une certaine intériorité, il est d’autant plus propice à une approche des saisons et de leurs caractéristiques via des œuvres d’art.

Il faudra bien se couvrir…

Nul doute que l’habillement peut faire toute la différence quant à l’appréciation que les jeunes auront de la saison hivernale. En effet, des vêtements qui ne sont pas adaptés aux conditions climatiques peuvent rendre leur expérience extérieure désagréable et les conduire à détester cette saison froide.

À cet égard, il est primordial de sensibiliser les parents à l’importance d’habiller convenablement leur enfant le matin avant son départ pour l’école. (Suite)

L’une des règles d’or pour avoir chaud l’hiver est la méthode des 3 couches. Elle consiste à superposer trois types de vêtements pour isoler le corps du froid. La première couche, en contact direct avec la peau, respirante, pour le confort et l’évacuation de la transpiration, la seconde, isolante, pour conserver la chaleur émise par le corps, la troisième et dernière couche, imperméable et respirante, pour protéger des intempéries : pluie, vent ou neige.

Que faire avec les élèves pendant l’hiver ?

Sur le site de Salamandre école , des activités pour découvrir cette saison unique qu’est l’hiver en partant du questionnement des élèves :

Pendant l’hiver, il y a des animaux qu’on ne voit plus… Ils hibernent ou hivernent. C’est le bon moment pour expliquer aux élèves ce qu’est l’hibernation, et pourquoi il est parfois question d’hivernation.

C’est particulièrement le cas des oiseaux. Dans la fiche pédagogique « Comment bâtir une mangeoire à oiseaux », la Salamandre École explique comment leur fabriquer des mangeoires à mettre dans la cour de l’école ou dans la nature environnante (d’autres méthodes pour fabriquer des mangeoires figurent dans l’article L’oiseau qui vole n’a pas de maître.). On peut aussi apprendre à installer des abris pour accueillir la petite faune. Aussi bien des gîtes à hérissons, que des hôtels à insectes, une installation de cailloux pour les lézards, ou des refuges à papillons…

L’hiver arrive avec son vent glacé, tous les arbres perdent leurs feuilles… Il est temps pour les oiseaux de migrer vers les pays plus chauds…Mais Pépi le petit pinson a une aile cassée… Comment va-t-il faire pour se protéger tout l’hiver ? D’après un conte traditionnel américain.

L’hiver dans les arts

Du début du XIVe au milieu du XIXe siècle l’Europe a connu une période dite du « petit âge glaciaire », marquée par un refroidissement du climat au nord de l’Atlantique et des hivers rudes et longs. Leurs représentations ont forgé une imagerie d’Épinal de cette saison dont les maîtres hollandais de la Renaissance ont fait leur spécialité.

De Paul Gauguin à Utagawa Hiroshige en passant par Edward Munch et Wassily Kandinsky pour ne citer qu’eux, nombreux autres peintres ont célébré l’hiver. Des toiles à retrouver dans la galerie L’hiver en peinture.

L’interprétation de Rose Mary Stanley du Lied Gute Nacht du cycle Winterreise (Voyage d’hiver) de Schubert

Quand on évoque l’hiver, l’air le plus attendu est sans doute le Concerto pour violon op. 8 n° 4 « L’Hiver » extrait des Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi. On le trouve sur le site de France Musique en compagnie d’Henry Purcell, Franz Schubert , Jean-Baptiste Lully et bien d’autres… A retrouver ici.

Aménager la cour d’école pour l’hiver en pensant aux 4 saisons

« L’hiver comme l’été, la cour doit offrir des activités pour tous les goûts afin que tous, petits et grands, filles et garçons, soient heureux d’aller jouer dehors. La neige offre justement cette panoplie d’activités : construction de fort, boules de neige, glissades, jeux de ballon, hockey… et sans oublier la marche. »

Cet extrait d’un article du site canadien 100° donne des pistes d’aménagement de la cour… à adapter à nos climats !

Pour aller plus loin

Abécédaire d’anniversaire

B BÂTON Jeux de bâtons BIODIVERSITÉ  Biodiversité dans l’école ,  Biodiversité dans la salle de classe BOURGEON Bourgeons

C CLASSE DEHORS  Classe dehors au Ver Têtu (bonus) : Un trimestre au jardin et bien d’autres articles, en fait tous les articles du site ! CLIMAT L’homme a mangé la terre COUR (de récréation) Côté cour,   Aménagement des cours de récréation

D DANSE Danser sous la pluie, DEHORS-DEDANS Apprendre dehors et dedans, Inviter le dehors dedans

F FOCUS Focus saisonniers

G GEOGRAPHIE Enseigner dehors et géographie : la sortie de terrain

J JARDIN Jardins à défendre, Deux saisons au jardin, Jardiner dans la cour d’école JEU Fragments sur le jeu libre et aussi la JOIE, qui, même si elle ne fait l’objet d’aucun article est si présente dans la classe dehors !

L LIEU Affaire de lieux

M MATHEMATIQUES Faire des mathématiques dehors, Balade mathématique dans le quartier  … et MOUVEMENT  Maths et mouvements

P PLAN Classe dehors au Ver Têtu (3) : Travail sur plan, Classe dehors au Ver Têtu (4) : Usage du plan PLANTE Balades botaniques et usage des plantes, Autour des plantes aromatiques

V VILLE Enseigner dehors en ville comme à la campagne ?

L’homme a mangé la terre *

* Titre emprunté à une vidéo d’Arte accessible sur Lumni

La crise climatique n’est pas le sujet le plus facile à évoquer avec les enfants. C’est une question socialement vive et techniquement complexe. Oser montrer aux élèves le côté sombre de l’état de la planète par des approches différentes qui s’appuient aussi bien sur la rigueur scientifique que sur la beauté d’œuvres d’art peut permettre de l’aborder, d’en étudier certains aspects et d’en atténuer l’impact émotionnel.

Il n’est plus possible de faire l’impasse sur le sujet mais il faut tenir compte de la dimension émotionnelle importante, par exemple la colère ou l’anxiété qu’il peut générer[1] comme l’illustre le dossier Quelle place pour les émotions de la revue Symbioses. « Une fois notre sensibilité touchée, tout le reste peut s’enclencher : l’empathie, une réflexion morale, un changement dans les comportements, dans les valeurs. » y écrit G. de Potter[2].

L’enseignement du dérèglement climatique est encouragé et l’on trouve pléthore de ressources[3] et de formations[4] à l’intention des enseignant.e.s. L’objectif est le plus souvent d’en comprendre les effets, les risques qu’il entraîne et de s’y préparer[5].

La façon d’étudier cette question sensible dépend des choix pédagogiques de chaque enseignant.e. Pour dégager des pistes de travail, construire une séquence, voici une sélection (non exhaustive) de ressources qui permettent des approches variées pour un travail en classe à relier avec des séances dehors.


Sur le site de La main à la pâte, documents pour aborder le sujet : Les climats de la Terre puis le projet thématique Climat : la Terre se réchauffe ! Ces fiches sont à réactualiser, les ressources datent de près de 20 ans, mais sont, hélas, toujours d’une brûlante actualité !

Illustrations MAP

Comprendre l’effet de serre, encore sur le site de La main à la pâte. Et dans le même but, construire une serre, c’est ce que propose la fiche Combiner les démarches scientifiques et technologiques autour du thème de l’effet de serre (éduscol)

Un article très complet sur le blob explique les causes du réchauffement et la responsabilité humaine et, sur le site de Météo France, Changement climatique : 10 points clés pour comprendre le 6e rapport du Giec, à adapter pour les élèves. Les questions des responsabilités de ceux à qui profite la crise climatique et les inégalités qu’elle accroit sont détaillées dans le rapport d’Oxfam sur les inégalités climatiques dans le monde (novembre 2023).

« La biodiversité, ce sont des espèces certes, mais aussi des paysages où elles vivent et interagissent les unes avec les autres. Et nous y intervenons. Nous faisons partie de la biodiversité et nous en vivons. » Robert Barrault [6].

Le sujet a été abordé dans 2 articles de ce site : Biodiversité dans l’école et Biodiversité dans la salle de classe pour, par l’exploration de leur milieu le plus proche, préparer les élèves à une approche plus globale.

Premier regard sur la biodiversité, sur le site de La main à la pâte, propose une séquence hyper nourrissante, du travail pour une longue période ou des éléments de séance à choisir et organiser.

Sur éduscol, Clés pour la mise en œuvre et la progressivité : La biodiversité donne un cadre et des pistes pour amener les élèves à comprendre que chaque animal ou végétal (et humain !) a des besoins spécifiques et qu’il dépend des autres et de son environnement. Sur le même site, la difficulté de l’enseignement du concept de Biodiversité est analysée par Hervé Le Guyader, Professeur de Biologie évolutive à l’Université-Pierre-et-Marie-Curie.

« A côté de la vérité scientifique, il faudra admettre une vérité esthétique qui procure une authentique connaissance de la nature. » Pierre Hadot, Le voile d’Isis, essai sur l’histoire de l’idée de Nature, Gallimard, 2004

C’est donc à partir d’œuvres d’art que ce chapitre aborde le changement climatique. Un peu de musique, deux sculptures, une peinture et une vidéo pour commencer. Un article sur les arts et le dérèglement climatique sera bientôt en ligne.

Denisa Kerschova, dans son émission Allegretto sur France Musique propose des extraits d’œuvres de Jean Sibelius, Ludwig van Beethoven, Antonio Vivaldi, Astor Piazzolla, Jean-Fery Rebel, Hector Berlioz… sur le thème Contre vents et marées

La structure Support de Lorenzo Quinn, artiste italien, dénonce la montée des eaux qui pourrait faire disparaitre Venise. La sculpture représente deux mains, provenant des fonds marins, qui soutiennent l’hôtel Ca ‘Sagredo au bord du Grand Canal. Une volonté de l’artiste de nous faire réagir à l’impact du changement climatique.

Analyser les différentes représentations de l’ours pour inviter à aborder les défis environnementaux : une ressource sur éduscol présente des pistes pédagogiques autour de la représentation artistique de l’ours pour initier un débat en classe autour du changement climatique.

L’Ours blanc du sculpteur François Pompon fait l’objet d’un article sur le site du musée d’Orsay qui évoque la création de la sculpture et la représentation de l’ours polaire, animal en voie de disparition.

Un autre regard sur l’ours polaire : au Musée de la chasse et de la nature, récemment rouvert, l’exposition Animal Kingdom présente des peintures de Sean Landers dont celle de cet ours en tartan (jusqu’au 10 mars 2024).

Illustration Sortir à Paris

En 7 minutes, Alexandria Ocasio Cortez explique comment sauver le climat. Source Usbek & Rica

Aux Etats-Unis, Alexandria Ocasio Cortez, élue à la Chambre des représentants, milite pour un Green New Deal dont l’objectif est de lancer un plan d’investissement massif afin d’organiser la sortie des énergies fossiles. Molly Crabapple, illustratrice, autrice et réalisatrice illustre dans cette vidéo (en anglais) un article de The Intercept (magazine d’investigation en ligne) qui imagine l’année 2043, après le succès du Green New Deal.

« On ne défend bien que ce qu’on a appris à aimer, appréhendé par l’esprit et intégré par les sens. » Corinne Morel Darleux (voir plus bas)

Novembre pluvieux n’encourage pas vraiment à sortir ! Pourtant affronter les éléments naturels (en évitant de le faire lorsqu’il y a un avis de tempête ou un vent trop violent qui peut faire tomber des branches ou des pots de fleurs !) donne une sensation de bien-être et peut aussi s’avérer rassurant. Confronter les enfants au temps pas forcément de saison, c’est aussi leur faire appréhender certains aspects du dérèglement climatique et leur faire percevoir la différence entre météo et climat !

Nombre d’activités sont possibles par mauvais temps. Alors ne pas hésiter à Sortir par tous les temps, Faire classe dehors par -2° et Danser sous la pluie ! Car la classe dehors favorise l’approche sensorielle d’éléments de nature, l’émerveillement des découvertes. Relever des défis, vivre des situations qui donnent le frisson, apportent satisfaction et mieux-être. Dans la fréquentation régulière des mondes animaux et végétaux et leur familiarité croissante, dans les apprentissages qui en découlent, s’enracinent plaisir, désir et connaissances. « L’homme détruit la nature parce qu’il en a peur » écrivait François Terrasson en 1988 dans La peur de la nature ( éd. Sang de la Terre). De nombreux jeunes s’engagent pour le climat. On peut penser que l’école y est pour quelque chose et qu’elle doit absolument continuer à sensibiliser les élèves sur cette question….

  • Vidéo: A l’école du climat – documentaire d’Isabelle Bonnet-Murray, France TV 2023. L’expérience de 2 enseignantes, Emmanuelle Laporte qui mène avec sa classe de CM1-CM2 un projet à l’année sur le climat et Peggy Delbecque qui travaille sur l’environnement avec ses élèves de petite section. Entre expériences scientifiques, débats sur l’éco-anxiété et sorties dans la nature, elles se mobilisent pour aider leurs élèves à prendre conscience de leur pouvoir d’action sur le climat.
  • Le très beau roman de littérature jeunesse de Corinne Morel Darleux Là où le feu et l’ours, éd. Libertalia. Un carnet réalisé par l’autrice permet de prolonger la lecture par des réflexions sur le climat, la société et notre rapport au vivant, en lien avec le roman.

Dernière mise à jour 12/01/24

Ateliers au jardin

Faire classe dehors c’est faire classe. Pour cela enseignant.e.s et élèves disposent de toutes les richesses qu’apporte le dehors. Mais la mise en œuvre pose souvent question, au niveau du dispositif comme des contenus. Ces ateliers sur lesquels tournent les élèves, menés par les enseignant.e.s de CP et de GS et un ou 2 autres adultes au jardin partagé du Ver Têtu plus quelques pistes à explorer peuvent donner des idées pour travailler dans différentes matières.

Créé dans une classe de CP en septembre-octobre, ce livre à compter a amené les élèves à dénombrer une quantité d’objets pour en constituer une collection au cardinal donné et à lire les nombres écrits en chiffres.

Après un temps de collecte et de tri de différents objets du jardin,, végétaux ou non, les élèves ont rapporté un nombre précis de ces objets qu’ils ont déposé sur une feuille prise en photo.

Les nombres ont été décorés d’éléments végétaux et photographiés. Les photos, disposées dans un porte-vue, constituent le livre à compter qui a été présenté aux élèves de grande section.

La classe dehors fourmille de situations possibles à mettre en œuvre pour aborder le vivant en tant qu’objet de savoir. Elle permet aux élèves de construire un autre rapport au vivant que celui de la vie de tous les jours en les amenant à comprendre ce qui distingue vivant et non vivant puis à leur faire repérer ses caractéristiques. Il s’agit d’aller vers des savoirs scientifiques par l’observation et la comparaison.

Travail mené dans ce sens en GS lors d’ateliers sur le vivant : travail sur fiches sur les escargots et les limaces et un extrait du lutin à propos de l’élevage de papillons.

En parallèle de ces ateliers, un travail spécifique sur les plantes aromatiques a été mené. Il fait l’objet d’un article à retrouver ici.

Le compost et les composteurs du jardin ont été présentés aux élèves de CP en début d’année. Depuis, chaque semaine un.e élève emporte le seau à compost à la maison et le rapporte le jour de la classe dehors pour le vider dans les composteurs du jardin. Franc succès de l’opération que des élèves enrichissent parfois en apportant une contribution parfois inattendue !

Pour étayer les apprentissages liés à cette action, on trouve sur le site Jardinons à l’école une série de fiches sur le Compost : La découverte du compost, Comment faire du compost ? La fabrication du compost pour le jardin et un poster Du compost pour nourrir la terre.

S’il y a des apprentissages qui sont facilement abordés dehors, ce sont bien ceux réalisés dans le cadre de l’EPS. Cette discipline, par son approche sensorielle et physique va de pair avec une éducation à la nature ancrée dans la perception et la connaissance de soi.

Le dehors offre la possibilité d’agir dans des espaces variés et, dans un square ou un jardin, le parcours de motricité a une autre allure que celui réalisé à l’école !

Le dehors favorise aussi l’interdisciplinarité et permet d’associer l’engagement corporel des élèves aux apprentissages.

La conscience corporelle, par la diversité des mouvements et des déplacements que le dehors favorise est ici mise en lien avec un travail sur le langage écrit et oral (Extrait du lutin des CP).

L’EPS peut également être associée aux mathématiques. Des exemples en sont donnés dans l’article Maths et mouvements. Pour les plus jeunes le jeu des déménageurs se prête naturellement à faire des liens avec les maths : rapporter x objets de telle couleur, y objets de telle forme, … La consigne peut être associée à des messages, liste de courses, feuille de route…

Mise à jour le 06/11/23

Autour des plantes aromatiques

Les plantes aromatiques sont un ensemble de plantes utilisées en cuisine et en phytothérapie pour les arômes qu’elles dégagent et leurs huiles essentielles que l’on peut extraire. Ces plantes aromatiques sont cultivées selon les besoins pour leurs feuilles, tiges, bulbes, racines, graines, fleurs, écorce, etc. (Source Wikipédia)

A l’école, l’objectif d’un travail autour des plantes aromatiques n’est pas de former les élèves à la phyto ou l’aromathérapie mais d’attiser leur curiosité par une approche sensorielle des végétaux et une première sensibilisation à leurs propriétés et leurs usages.

La séquence proposée ci-dessous a été en grande partie réalisée dans le cadre d’un atelier en classe dehors avec des élèves de GS et de CP dans le jardin du Ver têtu. Elle est adaptable à des enfants plus âgés pour lesquels sont proposées quelques pistes de travail. En parallèle, d’autres ateliers sont menés par les enseignant.e.s. Ils portent sur différentes thématiques ou domaines d’enseignement : papillons, limace, escargot, déplacements, confection d’un livre à compter… Retrouver ici l’article sur ces ateliers.

Une séance

Lors de la présentation de la séquence aux élèves, l’enseignant.e insiste sur le mot « aromatique » et les idées d’odeur agréable et d’usage qui lui sont le plus souvent associées. Les élèves partagent leurs connaissances des plantes aromatiques, leurs représentations. On peut commencer avec une plante connue (basilic, persil, menthe) pour évoquer les usages possibles (cuisine, thé/infusion …) et quelques propriétés. Voir ci-dessous.

Objectif : Reconnaissance de différentes  plantes aromatiques par une approche sensorielle.

Lieu : Dans un jardin ou un autre endroit où pousse la plante étudiée, sinon dans la classe en utilisant des plantes en pot ou en bouquets.

  1. Sans nommer la plante, frotter doucement les feuilles  entre ses doigts et respirer l’odeur qu’elle y laisse.
  2. L’odeur est-elle (re)connue ? Si oui, le nom de la plante est-il connu ? Et son usage ? Quelle partie de la plante est utilisée ? Feuilles fraîches, sèches, fleurs, racine… Évoquer les usages et propriétés de la plante. Voir ci-dessous.
  3. Observer la plante, la disposition des feuilles sur la tige, leur couleur, leur forme, leur texture.
  4. Faire de même avec les fleurs s’il y en a.
  5. Dessiner ou remplir une fiche de reconnaissance des plantes. Voir ci-dessous.
  6. Selon ce qui est disponible sur les lieux, observer différentes variétés d’une même plante et comparer les feuilles : leur forme, leur aspect, leur couleur…

On peut illustrer les usages des plantes aromatiques en réalisant une recette simple : sirop, infusion et pourquoi pas une soupe… Voir l’exemple de la menthe. Quant à leurs propriétés, on peut dire sans grand risque qu’elles sont bonnes pour la santé. Les articles sur ces plantes sur wikipédia évoquent souvent leurs propriétés médicinales dont la connaissance n’est pas l’objet de cette séquence.

« Ça sent le dentifrice ! »

La menthe est une plante courante et plutôt connue des élèves. 2 bonnes raisons pour commencer l’approche des plantes aromatiques par son observation si agréablement odorante !

Une fois 4 à 5 plantes étudiées, créer un jeu de petits pots à odeurs d’aspect identique, ils contiendront des plantes séchées ou un coton imbibé d’huile essentielle, le tout enveloppé dans un tissus ou un papier absorbant pour que les pots ne soient pas différenciables s’ils sont transparents.

Le nom de la plante et/ou son illustration peut figurer sous le pot pour vérification. On peut aussi avoir 2 jeux de pots, l’un « muet », l’autre étiqueté. Dans ce cas, les élèves sentent l’odeur du pot non étiqueté, proposent un nom de plante et vérifient avec le pot étiqueté.

Variantes possible : un seul jeu de pots avec l’illustration ou le nom de la plante sous le pot.

Matériel (de fabrication maison) :

  • Jeux de cartes plantes aromatiques, photos et dessins. Les cartes * ont été faites à partir de photos prises au jardin du Ver Têtu et de dessins trouvés sur le net.
  • Étiquettes avec le nom des plantes.
  • 1 pot à odeur par groupe. Les pots utilisés sont les pots « muets » (sans étiquette). Voir plus haut.
  1. Les élèves sont par groupes de 3 ou 4.  Les cartes sont étalées sans ordre au milieu des groupes. Chaque groupe dispose d’un petit pot à odeur.
  2. Quand un groupe pense avoir reconnu l’odeur de la plante contenue dans le petit pot, il lui associe une carte dessin, une carte photo et l’étiquette comportant son nom.
  3. Il part ensuite à la recherche de la plante dont il a l’odeur et l’illustration.
  4. Une fois la plante trouvée – validation par comparaison des odeurs de la plante et du pot, les enfants écrivent son nom dans le sable à l’aide d’un bâton.

* Les cartes sont disponibles sur demande à enseignerdehors@gmail.com ou via le formulaire de contact.

De retour en classe

Les prolongements en classe des activités menées dehors sont nombreux et variés. Ils permettent de construire l’alternance des séances dehors et dedans. Même si on peut penser que les temps de structuration des apprentissages se déroulent le plus souvent dans la classe, encadrés et guidés par l’enseignant.e, un enfant peut aussi structurer un savoir dans un temps informel, glanant ses connaissances auprès des autres élèves ou de l’enseignant.e, ou les construisant et les éprouvant par l’expérience. Les propositions ci-dessous peuvent donc être réalisées en classe, mais aussi dehors en ateliers. Sur les relations dehors-dedans, voir ici et .

Fabriqué par les enseignantes le lutin (porte-vues),utilisé dans les classes de GS et CP que j’accompagne, est un support de langage, écrit et oral. Il constitue une mémoire des séances sur lesquelles les enfants aiment revenir. C’est aussi un précieux outil de communication avec les parents. Sa structure lui permet d’être évolutif et de s’enrichir au fur et à mesure des avancées du travail.

La fiche ci-dessous a été réalisée par Julie Bidi, enseignante en CP. Elle est composée de bandes correspondant à la plante observée. Lors de la classe dehors, les élèves sont divisés en plusieurs groupes dont l’un travaille sur les plantes : approche sensorielle, observation, recherche, dessin… les autres participent à différents ateliers.

Une fois remplies par le dessin et l’impression sur le goût et l’odeur de la plante, les bandes sont collées sur le cahier. Lorsque la météo est vraiment trop défavorable ou que le temps a manqué, la plante est présentée et/ou dessinée en classe.

Pour des élèves plus grands, qui reconnaissent les plantes et savent écrire leur nom, voici une grille de mots fléchés qui s’appuie sur une reconnaissance visuelle. Les illustrations sont celles des cartes. Les mots fléchés peuvent aussi s’appuyer sur des photos ou des dessins d’élèves pour peu qu’ils soient suffisamment réalistes.

Là encore pour des élèves qui commencent à maîtriser l’écriture, élaborer la carte d’identité d’une plante aromatique leur permet d’identifier les caractéristiques non seulement des végétaux mais aussi celles qui sont propres à différents genres ou formes de textes.

La carte d’identité ci-dessus s’adresse à des élèves de cycle 3 mais il est toujours possible de le simplifier en diminuant le nombre d’items pour des élèves moins scripteurs comme sur cette illustration. La pâquerette n’est pas une plante aromatique mais le travail proposé peut être élargie à d’autres végétaux !

Le dessin de la plante peut être fait en classe si les élèves ont chacun une branche (ou au moins une pour 2). Si on fait une infusion avec certaines plantes comme la menthe, on la déguste en dessinant !

Dessins des élèves de grande section.

Le bouturage des plantes aromatiques se fait à la fin du printemps ou en été, après la floraison. Il est assez simple et réalisable en classe sans beaucoup de matériel. Certaines aromates se bouturent très rapidement comme le basilic ou la menthe. D’autres nécessitent un peu plus de temps comme le thym ou le romarin : pour le thym, il faut attendre 1 an pour commencer la récolte !

Pour bouturer la menthe ou le basilic, couper quelques tiges et les faire les tremper dans un verre d’eau. Ne laisser que deux ou trois feuilles supérieures, et la tête pour le basilic. Au bout de quelques jours des racines apparaissent.

Repiquer alors les nouveaux plants en pleine terre ou en pot. Les boutures peuvent se faire directement dans la terre, comme pour le romarin.

On peut aussi replanter des pieds de quelques aromatiques ou les acheter en pots. Leur entretien est un début de jardinage. Rien n’est à négliger !

Dernière mise à jour le 05/06/24